© PBA Lille, photo Jean-Marie Dautel_OpenMuseumSériesTV-Salle Twin Peak

LE BLOG : En décembre 2017, Le Chaînon Manquant a remporté un appel d’offre lancé par le Palais des Beaux-Arts de Lille. Pouvez-vous nous en dire plus ?

MARINE, RECHERCHISTE : Tous les ans, au printemps, le Palais des Beaux-Arts de Lille réinvente le parcours de visite de sa collection permanente afin de donner envie aux visiteurs de redécouvrir le musée par le prisme d’une thématique. Cette année, en parallèle du Festival International de Séries, SériesMania, qui se tenait pour la première fois à Lille, le musée a décidé de faire dialoguer œuvres d’art et petit écran.

Nous avons tout naturellement répondu à cet appel d’offre, fort de notre longue expérience de clearance d’extraits et d’une collaboration déjà fructueuse avec le Palais des Beaux-Arts de Lille, pour lequel nous avions déjà effectué ce type de mission, comme par exemple sur l’exposition qu’ils ont récemment consacré au peintre Millet.

LE BLOG : Comment vous êtes-vous organisés pour mener à bien ce projet ?

MARINE : La particularité de cet Open Museum dédié aux séries télévisées était l’ampleur du nombre de documents à négocier : 27 extraits et 11 photogrammes, distribués par 17 studios différents.

Le premier travail a été d’identifier les distributeurs de chaque extrait afin d’envoyer et de regrouper nos demandes. Une fois les demandes lancées, l’essentiel fut d’organiser les réponses, de transmettre les conditions d’utilisation au musée (tarifs, etc…) de demander l’autorisation des comédiens apparaissant dans les extraits.

LE BLOG : Avez-vous été confrontés à des difficultés particulières ?

MARINE : Quelques-unes oui… ! Certains studios ont tout simplement refusé l’utilisation d’extraits comme c’est le cas par exemple pour Desperate Housewives. La difficulté la plus importante était néanmoins la clearance des photogrammes destinés aux outils de communication : il a fallu essayer de coordonner au mieux les besoins et les échéances du musée et les délais de réponses des studios, ces derniers étant toujours moins enclins à donner leur accord pour ce type d’usage, qu’ils considèrent souvent comme promotionnel.

BURAK, JURISTE : Il a aussi fallu jongler avec les différentes conditions contractuelles de chacun des ayants droit. Certaines étaient trop restrictives. Je pense notamment à la demande d’un studio qui souhaitait valider chaque post publié sur les réseaux sociaux par le Palais des Beaux à propos de leur série. C’était techniquement trop laborieux. Nous avons donc négocié pour obtenir un accord général. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Entre temps, il fallait que le Palais sache ce dont il pouvait disposer, l’équipe de création travaillait en même temps que nous. C’était un défi collectif, qui s’est très bien terminé.

LE BLOG : Les délais étaient-ils suffisants ?

BURAK : Créer une exposition, un film, une série… C’est plusieurs années de travail avant la sortie prévue. Dans le même ordre d’idées, plus on commence le travail en amont, plus c’est simple pour les créateurs de savoir ce qu’ils peuvent utiliser ou non. Essuyer un refus peu avant l’ouverture au public peut être très handicapant. Malheureusement c’est ce qui arrive lorsque les droits sont demandés avec seulement quelques semaines de délais… Nous conseillons donc un délai minimum de 3 mois, ce qui a été le cas pour l’OpenMuseum, et qui a permis d’être prêt à temps.

LE BLOG : Une série coup de cœur parmi toutes celles de l’exposition ?

EN CHŒUR : Twin Peaks !

BURAK : On s’est très vite dit qu’on était super content de participer ne serait-ce qu’un peu à la recréation de l’univers de la série. J’avais beaucoup aimé P’tit Quinquin artistiquement aussi, que j’avais eu la chance de voir pendant sa diffusion sur ARTE.

MARINE : La salle rouge dédiée à la série culte de David Lynch est vraiment une très belle réussite ! Mon coup de cœur va également à The Handmaid’s Tale, une des séries les plus captivantes du moment, joliment mise ici en relation avec la peinture hollandaise du XVIIème siècle dont elle s’inspire esthétiquement.

Vous avez des questions concernant la clearance d’extraits audiovisuels ? Contactez-nous.