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LE BLOG : Vous avez eu l’occasion de participer aux recherches d’archives pour le documentaire Pavarotti, chanteur populaire réalisé par René-Jean Bouyer et diffusé sur Arte en 2017. Pouvez-vous nous présenter le projet ?
MARINE : Le film avait pour but de retracer la vie et carrière de Pavarotti en insistant sur la capacité qu’il a eu de rendre l’opéra populaire grâce à son charisme, ses nombreux récitals à travers le monde et les duos qu’il a pu faire avec certaines stars de la pop.
Construit autour d’interviews de musiciens et personnalités ayant côtoyé le ténor, le film s’appuie également sur un nombre conséquent d’archives : captations d’opéras et de récitals, interviews de Pavarotti, archives personnelles… C’est là où Le Chaînon Manquant est intervenu.
LE BLOG : L’ampleur de la vie et de l’œuvre de Pavarotti – plus de 40 ans de carrière – a produit une quantité importante d’archives. Comment vous êtes-vous organisés ?
MARINE : Le réalisateur avait une liste d’archives qui l’intéressaient dont il a fallu le plus souvent sourcer les droits et le matériel. Nous avons pour cela contacté de nombreuses salles de spectacle où s’est produit Pavarotti, ainsi que les chaînes de télévision locales afin de voir s’il existait des images de ces évènements. Pour certains documents le matériel était facilement trouvable, à l’INA par exemple, mais les droits étaient beaucoup plus complexes à remonter.
LE BLOG : Y-a-t-il des particularités à travailler sur un documentaire avec beaucoup d’extraits musicaux ?
MARINE : Tout à fait. Pour la musique, il faut distinguer deux types de droits : les droits éditoriaux, c’est à dire les droits sur la partition et les éventuelles paroles du morceau, et les droits phonographiques qui sont les droits rattachés à chaque enregistrement et/ou captation d’un morceau. Il arrive qu’une seule et même société détienne les deux, mais pour tout ce qui est captation de concert, ces droits sont souvent fragmentés, ce qui demande un travail de sourcing plus conséquent.
LE BLOG : Pavarotti étant chanteur d’opéra, beaucoup de morceaux devaient être dans le domaine public…
MARINE : En effet, mais il ne faut pas oublier que Pavarotti a aussi repris de nombreuses chansons contemporaines, notamment lors des Pavarotti & Friends, série de concerts caritatifs qu’il a organisé de par le monde avec de nombreux invités de la pop culture comme Céline Dion, Mariah Carey, Sting ou encore les Spice Girls. Le réalisateur souhaitant insister sur l’aspect populaire de la carrière du ténor, il a fallu, entre autres, sourcer et clearer les droits éditoriaux et phonographiques de ces duos.
LE BLOG : Y-a-t-il une ou plusieurs archives utilisées dans le film qui vous restent particulièrement en tête ?
MARINE : Je pense à une très belle captation de la Messa di Requiem de Verdi à la Scala en 1967 dirigée par Herbert von Karajan, où chante un jeune Pavarotti, superbement filmée par Henri-Georges Clouzot qui vaut vraiment d’être vue. Dans un style très différent, je retiens également les images fantasques de Pavarotti paradant à cheval dans les rues de New York à l’occasion de Thanksgiving, affublé d’une tenue bleue criarde et d’un chapeau à plume !
Vous avez des questions concernant les droits éditoriaux et phonographiques ? Contactez-nous.